domingo, 31 de diciembre de 2006

Desmentido humillante para Zapatero (versión original)

La victime de l'attentat à la voiture piégée d'ETA, samedi matin, sur l'aéroport madrilène de Barajas ne se trouvait pas sur les lieux de l'explosion, mais aucun commentateur n'aura de peine à l'identifier: il s'agit de José Luis Rodriguez Zapatero, le premier ministre espagnol. Quelques heures auparavant, alors qu'il s'exprimait, vendredi soir, devant la presse à l'occasion de la fin de l'année, le chef de l'exécutif avait risqué un pronostic sur le dialogue que son gouvernement poursuit avec l'organisation séparatiste basque ETA : "Dans un an, cela ira mieux qu'aujourd'hui."

Les signes d'une dégradation de la trêve n'avaient pourtant pas manqué ces derniers mois : reprise de la kale borroka, l'agitation de la rue au pays basque, un vol d'armes en octobre en France qu'ETA avait signé semble-t-il à dessein, et enfin la récente découverte d'une cache de l'organisation en Viscaye. Face à ces faits, M. Zapatero a opposé sa "conviction politique". "C'est le bon sens, a-t-il relevé, d'affirmer que cela va mieux quand il y a un cessez-le-feu permanent". Cette donnée a été démentie quelques heures plus tard par l'organisation basque dans un enchaînement qui a quelque chose d'humiliant pour le chef du gouvernement. Avant même l'attentat, le Parti populaire, principale force d'opposition avait, comme de coutume, déclaré que M. Zapatero "a complètement perdu le sens de la réalité".

L'enchaînement rapide du pronostic optimiste puis de l'explosion d'un véhicule piégé, revendiquée par ETA, ne manquera pas de raviver les critiques y compris au sein du Parti socialiste espagnol, de ceux qui estiment que le chef du gouvernement agit de façon ingénue (ses adversaires le surnomment "bambi").

Aucune information n'a filtré sur le degré d'avancement des contacts entre le gouvernement espagnol et ETA au cours des derniers mois. Les milieux proches du gouvernement laissaient entendre toutefois qu'une rencontre, au moins, avait eu lieu, avec une délégation de l'organisation menée par un dirigeant historique, Josu Ternera.

Jean-François Fogel
Editorial de LE MONDE, Francia, en versión original
30-12-2006 (publicado el 31-12-2006)

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